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Recettes infaillibles pour ne pas être élus

27 Mars 2014 , Rédigé par Jean-Pierre Nicod Publié dans #La Politique

Recettes infaillibles pour ne pas être élus

au conseil municipal d’un village imaginaire

Etre candidat à cette mandature demande, sinon du courage, au moins une bonne dose d’inconscience. Toute personne, ayant une certaine  confiance et/ou conscience de la démocratie, est très bien placée pour réussir une très belle gamelle.  Elle ne manquera pas de s’étaler harmonieusement dans les profondeurs du classement.

Avoir une bonne idée de ce qu’on souhaite entreprendre  pour  le bien du village est une attitude rédhibitoire  qui garantira d’excellents classements en queue du palmarès et  surtout si  on s’est  donné la peine  de publier tout ou  partie de ses intentions.  Alors là, on peut espérer une bonne dernière place bien méritée.

Un autre bon moyen qui n’a  donné que  des satisfactions est de promouvoir une démocratie participative. Proposer que vos projets soient largement et publiquement débattus, solliciter par  avance l’avis des populations sur ce que vous souhaitez  entreprendre, voilà  des idées fortes et novatrices qui vous garantissent une candidature couronnée d’échec.  Ca ne rate jamais, vous pouvez y aller en toute confiance.

Une bonne campagne de communication, bien ciblée et bien organisée est également très recommandée pour tous ceux qui  peuvent y consacrer un peu de temps.  Faites-vous connaitre, rappelez vos antécédents au village, votre famille qui y a grandi, les bâtiments que vous  avez restaurés, parfois sauvés, il n’y a rien de tel pour obtenir un franc ratage dont vous garderez un souvenir impérissable.  

Le candidat, fort de sa présence dans la commune depuis des années, connu pour son aptitude à aider ses voisins et à intervenir en cas d’incident ou d’accident verra à coup sûr de nouveaux arrivants parfaitement inconnus le doubler aisément sur la ligne d’arrivée.  En effet toute  personne suspecte de compétences, de connaissance des affaires de la commune et de son environnement, part avec la rassurante certitude de se vautrer pesamment dès la moitié du dépouillement.

Si, en plus, vous parlez et écrivez à peu près correctement le Français, si vous êtes capable de lire un document où il n’y a même pas d’images, si vous faites moins de 3 fautes d’orthographe  par ligne  et surtout si ça se sait parce que vous n’en avez pas honte , alors là c’est la gagne assurée , la toile intégrale, la gigantesque et mémorable panouille, la Bérézina intégrale.

On obtient  d’ailleurs un résultat identique en ne faisant rien du tout. 

On frise le surréalisme, on s’approche de la théorie des pompes Shaddoks avec lesquelles, quand on pompait, il ne se passait rien mais plus on pompait et plus il ne se passait rien. En un mot : la certitude du ratage.      

J’en vois qui s’interrogent: Mais alors qui sont ces malheureux qui arrivent quand même à sortir des urnes avec les voix qu’il faut pour être élus ? Grave et épineuse question !

Nous venons de démontrer que compétents ou non, actifs ou  passifs, connus et motivés ou non, en faisant trop ou pas assez, tous, je dis bien tous, tombaient au final dans le GOULP qui était un trou où on jetait les Shaddoks n’ayant pas donné entière  satisfaction.

En fait à partir du moment où vous êtes candidat, démocratiquement, vous êtes sauf (très) rares exceptions qui confirment la règle, certains de vous planter. La candidature libre est une maladie électoralement transmissible (MET) dont les tenants de l’élection jouée à l’avance se protègent comme d’un Sida républicain.

Pour y parvenir il y a plusieurs sortes de préservatifs qui peuvent être utilisés seul ou en combinaison.

Le premier est la liste ouverte de candidats où l’on classe adroitement les importuns à la queue, sachant que seuls les premiers ont une chance de passer. On laisse espérér aux naïfs un classement Alphabétique ou aléatoire mais quand on voit arriver le bulletin c’est tout  autre chose qu’on constate.

Le second est de ne pas dévoiler comment fonctionne le piège et de laisser les électeurs glisser  dans l’urne des bulletins sans qu’ils sachent réellement pour qui  ils votent. Imparable.  Si un innocent essaye d’informer le corps  électoral, on lacère les affiches où il tente d’expliquer la ruse. Et on le vilipende sur des lettres à l’en-tête de la mairie où on donne en plus les consignes de vote pour favoriser les têtes de liste.  C’est bien sûr interdit mais on ne va pas se priver d’un petit plaisir.  

Tout cela n’étant rien à côté du troisième : Le réseau, le travail de fond dans le corps électoral qui procure une base de votes guidés et assurés, de l’ordre de 35 à 40% des inscrits, qui rend tout  candidat non adoubé, certain de ne jamais  sortir  des urnes. Cela permet aussi l’élection des candidats les plus incroyables avec des scores inattendus.

Le dépouillement par des candidats pré-retenus  eux-mêmes est  une dernière cartouche qui pourrait le cas échéant compenser des résultats qui auraient contournés les choix du réseau.

La lecture des résultats des élections municipales est très édifiante sur ces sujets.

Pourquoi, alors que l’on sait ce qui se passe, s’obstiner quand même à se présenter à ces élections pour rire ?  Encore une bonne question à laquelle la seule réponse est : Pour porter témoignage de cette situation inadmissible dans un pays démocratique. Sauf pour les nostalgiques des élections à la soviétique  qu’on voit encore  sévir de nos jours en Crimée.

Toute ressemblance avec un village existant de votre connaissance ne serait qu’une pure  coïncidence

 

        Jean-Pierre Nicod  24 mars 2014

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C
<br /> Les défaites d'un homme ne jugent pas les circonstances mais lui-même.<br /> <br /> <br /> Albert Camus<br />
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J
<br /> <br /> Camus, Boris Vian. Ciel que de références. Echecs, défaites, victoires sont des mots qui ne s'appliquent pas aux élections, heureusement pour vous. Les éléctions sont, devraient être, une<br /> confrontation d'idées. On gagne une élection ou on la perd mais les idées et les intentions demeurent  et n'attendent qu'un changement de la conscience des électeurs pour gagner une autre<br /> fois.<br /> <br /> <br /> Méditez cela ainsi que la phrase essentielle qui devrait guider tous ceux qui ont gagné une élection: LES ELUS DOIVENT MONTRER<br /> L'EXEMPLE.  Il y a encore du chemin à faire.<br /> <br /> <br /> PS à propos de Boris Vian, instruit s'il en fut, il est prudent de prendre sa phrase au second degré car il a été lui même un redoutable emmerdeur pour les pouvoirs publics de son époque qui<br /> l'avaient même souvent interdit et censuré. J'accepte l'honneur de cette filiation spirituelle.  <br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> quans on exagère sa propre importance,quand on croit n'avoir plus besoin de rien ni personne, notre vision du monde et de nous meme se distorde. Elle devient étroite, limite notre compréhension<br /> et nous enferme dans des perceptions érronées.<br /> <br /> <br /> il faudrait que vous aspiriez quotidinnement à une plus grande simplicité ... car dans la vie, mieux vaut être humble et surprenant que fier et décevant ...<br />
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J
<br /> <br /> Il vaut mieux aussi recopier les citations sans fautes.<br /> <br /> <br /> Ma fierté va encore vous décevoir, je vais aller planter mes pommes de terre. <br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> non ... non ...c'est pas ça la démocratie ... pas du tout ....<br />
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J
<br /> <br /> C'est votre avis et ça vous regarde. Pour moi la démocratie ne porte pas de masque sur le nez.<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> he !!!!! c'est ça la démocratie!! le système le moins pire !!! faut pas s'aigrir quéqué !! t"es pas élu , t'es pas élu c'est tout !!!!!<br />
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J
<br /> <br /> La démocratie, c'est quand on signe les commentaires de son nom.<br /> <br /> <br /> <br />