le blog stigny

Taxe carbone : Une réponse au défi de l’avenir ou une fausse bonne idée ?

31 Décembre 2009 , Rédigé par Jean-Pierre Nicod Publié dans #La Politique

Le changement climatique semble devenir une évidence. Les températures sont orientées à la hausse comme cela s’est déjà produit dans l’histoire.  L’activité humaine en est-elle la cause ? C’est loin d’être prouvé et même d’être vraisemblable.  Rappelons-nous que le chemin de fer devait répandre les pires maux sur le monde et que la TSF devait détraquer le temps (qui sait, c’est peut-être çà qui se passe !) et on aura la charité de ne pas aller plus loin dans les pronostics farfelus des « savants experts ».

Maintenant que la couche d’ozone est passée de mode, une joyeuse confusion règne entre les gaz à effet de serre et le CO2. Rappelons que sans cet effet de serre il n’y aurait sans doute pas de vie sur la terre pour cause de glaciation quasi permanente.

Quant au CO2, ce n’est sans doute pas les transports, ni les industries qui en produisent le plus. La nature et en particulier les océans et les êtres vivants en produisent une quantité infiniment supérieure. Les végétaux le réabsorbent ensuite puisqu’il est un des éléments nécessaires à leur métabolisme.

Par contre il est clair que la population mondiale, en croissance continue, pollue les sols, les eaux et l’atmosphère et que là, il y a quelque chose à faire. Je crois qu’on gagnerait en crédibilité si on expliquait  clairement aux gens les enjeux réels des économies d’énergie et du contrôle des pollutions industrielles. Au lieu de cela, on propage des fables et des bêtises comme de se fixer l’objectif de réduire le réchauffement de 2°  grâce à des politiques de perlimpinpin.  Comme si on savait seulement de 2° par rapport à quoi ? et qu’est-ce qui pourrait bien agir là-dessus ?   

 

La taxe carbone est une de ces réponses politiques à des questions posées qui ne sont pas les bonnes. Comment réduire la consommation d’énergies  dites fossiles et réduire les pollutions? Réponse en taxant la consommation de l’énergie . C’est simple, facile et ça peut rapporter gros !

La situation n’est peut-être pas aussi simple. Frapper sur la consommation, qui n’est pas un abus condamnable  mais une obligation, ne va produire que de la baisse du pouvoir d’achat  pour les classes les moins favorisées sans pour autant améliorer la situation puisqu’il n’y a pas d’alternative réelle qui soit proposée. Les voitures vont continuer à rouler au pétrole  puisqu’il n’y a que ça de disponible, les camions vont continuer à rouler de même puisque le service public du train n’a jamais réussi a mettre au point un « ferroutage » utilisable et abordable, les avions vont continuer à voler, sans quoi l’industrie du tourisme péricliterait avec les conséquences sociales et économiques qu’on imagine aisément, les bateaux vont continuer à naviguer pour les mêmes raisons et les engins agricoles à retourner les champs comme avant.     

 

On ne peut dissuader  personne de changer ses habitudes si on ne lui fournit pas une solution de rechange acceptable. Qui peut étudier, trouver et mettre au point cette solution, ou plutôt ces solutions de rechange ? Certainement pas le consommateur que l’on taxe. Penser qu’il va changer de mode de vie et que ce changement va obliger les industriels, les pétroliers et l’économie en général à aller dans le sens vertueux des nouvelles énergies  est une pure naïveté.

C’est à l’autre bout qu’il faut agir, chez les fabricants industriels (autos, tracteurs, camions, engins), chez les producteurs de pétrole, chez les compagnies pétrolières. C’est là qu’il faut taxer les productions trop gourmandes et privilégier la sobriété  (l’écotaxe négative pour les voitures propres et économes est une de ces mesures intelligentes). Il faut inciter fiscalement à la recherche des énergies nouvelles les producteurs d’énergie et plomber ceux qui se contentent de vivre sur leur filon.  Il faut aussi éviter les mirages comme les bio-carburants qui consomment plus d’énergie à être produits qu’ils n’en restituent à l’usage et aggravent le problème de la faim dans le monde. La voiture électrique est sans doute un espoir mais encore faut-il savoir comment est produite l’électricité utilisée. Pour le moment, clairement, elle n’est qu’un gadget, alibi pour se donner l’impression qu’on fait quelque chose.
On devrait aussi parler des éoliennes qui défigurent le paysage, au profit de la Chine qui les produit, et dont il faudra bientôt évacuer les carcasses rouillées mais cela sortirait du sujet.

        

La voiture actuelle  et son usage familier a engendré des trajets domicile/lieu de travail de plus en plus importants. Toute une civilisation citadine s’est construite, au sens propre, autour de cette facilité (relative) de déplacement. Dans le monde rural, où les transports publics sont absents, la voiture est le seul moyen d’accéder aux bassins d’emplois environnants. Toutes ces populations sont dépendantes de leurs moyens de transport individuels pour leur travail et à plus de 60% du pétrole pour leur chauffage.

Tant que cela durera, toute idée de taxe (supplémentaire) sur la consommation d’énergie qui ne soit pas appuyée sur une vaste politique de Civilisation,  sera une fausse bonne idée.      

 

PS, je ne parle pas du rejet de la loi sur la taxe carbone par le conseil constitutionnel car je pense que c’est une péripétie politicienne sans intérêt ni du remboursement de la taxe prévu par le texte car on  ne tire pas sur les ambulances.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article